La morphine est connue et utilisée depuis l’antiquité pour soulager les douleurs intenses, notamment les douleurs aigües, après une opération ou dans un contexte d’urgence médicale.
Pourquoi faut-il soulager une douleur aigüe ?
La douleur aigüe fait suite à un traumatisme ou à une intervention chirurgicale : c’est une source d’inconfort majeur. Ceci justifie pleinement une prise en charge efficace pour en limiter les conséquences néfastes. Après une intervention, la douleur aigüe doit être soulagée afin de pouvoir récupérer rapidement, retrouver son autonomie et se déplacer normalement. Le traitement antidouleur n’est donc pas seulement un traitement de confort, mais fait partie de l’ensemble des soins.
Ne pas avoir mal est d’ailleurs l’une des premières préoccupations de chacun.
Quels sont les moyens à disposition pour prendre en charge une douleur aigüe ?
Si on prend l’exemple de la douleur postopératoire, différentes possibilités sont à la disposition des professionnels de santé pour
prendre en charge cette douleur : antidouleurs « classiques », morphiniques et anesthésiques locaux.
Le plus souvent, c’est une association de différents médicaments qui permet d’obtenir un soulagement efficace.
Cependant, compte tenu de l’intensité prévisible de cette douleur, la morphine reste le médicament antidouleur de référence pour la
période postopératoire, surtout pour couvrir les 48 ou 72 premières heures.
Comment peut être administrée la morphine en postopératoire ?
La morphine peut schématiquement s’employer de différentes façons :
* Par voie intraveineuse en «titration», c’est-à-dire milligramme par milligramme, dans le cadre d’une surveillance spécialisée qui se fait en Salle de Surveillance Post Interventionnelle (SSPI), encore appelée salle de réveil. Cette technique permet d’administrer rapidement une dose suffisante pour contrôler la douleur aigüe. Le personnel infirmier formé à la surveillance de ce type de traitement assurera un suivi régulier.
* Soit, le plus souvent, par voie sous-cutanée, toutes les 4 à 6 heures par exemple. Elle se fait, non pas en salle de réveil, mais dans le service où vous êtes hospitalisé(e).
* Enfin, idéalement, par le mode auto-contrôlé par le patient ou mode « PCA » (Patient-Controlled Analgesia) qui tend à remplacer le mode sous-cutané. Il correspond à une administration de morphine gérée par le patient lui-même.
À quoi correspond une administration de morphine par pompe (PCA) ?
C’est une technique simple qui permet à chacun de décider le moment de l’injection d’une dose fixe pré-établie de morphine en fonction de l’intensité douloureuse. Dès que le patient ressent une douleur, il déclenche lui-même son injection de morphine. Il lui suffit d’appuyer sur un bouton-poussoir qui commande un pousse seringue informatisé (pompe). Il va juger lui-même de l’intensité de ses douleurs et du soulagement obtenu.
L’administration de la morphine par pompe PCA se fait sous le contrôle d’infirmières, formées au maniement de la pompe, mais surtout en charge de la surveillance régulière des patients pour dépister un éventuel surdosage en morphine et intervenir en conséquence.
Les avantages d’une telle technique sont multiples :
* Absence de délai dans l’administration.
* Effet antidouleur optimal avec risque de surdosage minimal.
* «Mémoire» de la pompe qui enregistre toutes les demandes du patient (satisfaites et non satisfaites) ce qui permet d’ajuster les réglages.
Des anti-nauséeux et/ou anti-vomitifs seront systématiquement mélangés à la morphine (dans la pompe) pour améliorer votre
confort.
L’administration de morphine en PCA est-elle possible chez une personne âgée ? Chez l’enfant ?
Il existe des modifications physiologiques avec l’avancée en âge qui nécessitent des ajustements. Par exemple, on adaptera la dose maximale délivrée toutes les heures pour la PCA.
Chez l’enfant, la PCA est possible dès que le niveau de participation de l’enfant est suffisant, ce qui en pratique correspond à un âge de 6 ou 7 ans.
Y a-t-il des risques de dépendance dans ce contexte ?
L’utilisation de morphine pendant une courte durée pour la prise en charge d’une douleur aigüe postopératoire ou dans une situation d’urgence médicale, est totalement dénuée de risque de dépendance.
La morphine est le médicament de référence pour la prise en charge d’une douleur aigüe notamment postopératoire. Son utilisation sous contrôle médical et sous surveillance infirmière permet d’optimiser le bénéfice – risque dans ce contexte. Si vous-même ou l’un de vos proches êtes amené(e) à prendre de la morphine pendant quelques jours, ne vous inquiétez pas : vous ne courez aucun risque de toxicomanie !
Article Sélectionné pour vous par les docteurs Erick Chirat, Laurence Vitu-Loas et Anne Thiellet
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