Les traitements du cancer peuvent avoir des répercussions sanguines, en modifiant la composition du sang. Ces modifications peuvent nécessiter une adaptation du traitement.
Je suis un traitement contre mon cancer, qu’apportent mes analyses de sang ?
Votre sang est constitué de différents éléments : des globules rouges, des globules blancs, des plaquettes… le tout baignant dans le plasma (partie liquide du sang qui les transporte).
Lorsque votre médecin vous demande de subir une prise de sang, c’est pour lui permettre d’apprécier le retentissement de votre maladie ou de son traitement sur votre organisme. Les résultats de cette prise de sang peuvent donc conduire à adapter votre traitement.
Vous devez réaliser ces analyses au rythme fixé par votre médecin.
L’analyse de sang va permettre de mesurer le nombre de chacun de ces éléments dans un volume de sang donné. Le résultat est appelé hémogramme. L’hémogramme, ou numération formule sanguine (NFS), correspond au nombre des globules rouges, des globules blancs et des plaquettes.
Notez que, lors d’un traitement comme une chimiothérapie, les valeurs données lors de chaque analyse de sang n’ont pas d’intérêt réel lorsqu’elles sont isolées. Elles ne prennent un sens qu’en les comparant aux précédentes analyses afin d’évaluer l’évolution des tendances. Elles ne peuvent donc être interprétées que par les médecins qui vous suivent.
Mon traitement peut-il avoir des répercussions sur mes globules rouges ?
Oui. Au cours de votre traitement, votre hémogramme peut révéler une diminution de votre taux d’hémoglobine. L’hémoglobine est une protéine contenue dans les globules rouges auxquels elle donne leur couleur et qui véhicule l’oxygène dans le sang. On parle alors d’anémie. L’anémie est fréquente lors des traitements par chimiothérapie. Ne prêtez pas attention au nombre de globules rouges, il n’a pas d’intérêt, c’est le taux d’hémoglobine qui est important.
La chimiothérapie est un traitement de votre cancer. Elle a pour objectif d’éliminer les cellules cancéreuses de votre organisme. Pour cela, elle agit en détruisant toutes les cellules qui se pisent rapidement, donc principalement les cellules cancéreuses. Cependant, elle affecte aussi d’autres types de cellules, notamment les cellules sanguines qui, elles aussi, se pisent rapidement. Par conséquent, la chimiothérapie peut provoquer une anémie.
Quelles sont les conséquences de l’anémie ?
Les globules rouges transportent l’oxygène de vos poumons vers le reste du corps : les muscles, le cerveau… Lorsqu’ils sont moins nombreux, l’oxygénation est moins efficace. Ce phénomène se traduit par une pâleur de la peau, une baisse d’énergie, de la fatigue, des vertiges, un essoufflement lors des efforts.
En cas d’anémie gênante, votre médecin peut décider de modifier votre traitement ou de vous en ajouter un nouveau pour augmenter la production de globules rouges, comme l’érythropoïétine (EPO). En cas de forte anémie, une transfusion sanguine peut s’avérer nécessaire.
Quelles peuvent être les répercussions de mon traitement sur les globules blancs ?
La chimiothérapie, limitant la multiplication des cellules, freine la production de globules blancs.
Les globules blancs, et principalement les globules blancs dits « neutrophiles », sont des cellules impliquées dans la protection contre les infections.
Si leur nombre diminue (on parle de neutropénie), vos défenses immunitaires sont affaiblies.
Habituellement, la neutropénie survient dans les 6 à 10 jours suivant la cure de chimiothérapie. Le nombre de globules blancs remonte par la suite.
Que peut-on faire face à cette baisse des globules blancs ?
Si votre taux de globules blancs est faible, votre médecin peut décider de décaler une séance de chimiothérapie ou d’en modifier les doses.
Il existe aussi des médicaments qui stimulent la croissance des globules blancs (« facteurs de croissance »). Ils sont généralement prescrits tout de suite après la séance de chimiothérapie et administrés sur un ou plusieurs jours, selon les produits utilisés, par une infirmière à domicile.
Si votre traitement risque de provoquer une baisse importante de vos globules blancs, vous devez vous protéger contre les infections et surveiller les signes évocateurs d’une infection comme de la fièvre (38° C), des courbatures, des frissons… Si ces signes d’infection apparaissent, vous devez contacter votre médecin dans les 24 heures pour qu’il puisse prendre les mesures utiles.
Mon traitement peut-il affecter mon taux de plaquettes ?
Oui. La chimiothérapie affecte aussi la production de plaquettes.
Les plaquettes sont des éléments qui permettent à votre sang de coaguler. La quantité de plaquettes peut baisser lors de votre chimiothérapie ou à distance de celle-ci. Lorsque leur taux diminue, on parle de thrombopénie.
Quelles sont les conséquences d’une thrombopénie ?
Une thrombopénie limite le potentiel de coagulation de votre sang. Une petite blessure peut saigner abondamment et pendant
longtemps. Si votre traitement fait baisser nettement votre taux de plaquettes, des saignements spontanés peuvent apparaître. En
cas de thrombopénie importante, il y a risque d’hémorragie.
Une thrombopénie modérée ne nécessite qu’une surveillance de son évolution par des analyses de sang régulières.
En règle générale, lorsque vous êtes sous chimiothérapie, compte tenu de ce risque, vous devez suivre quelques conseils :
- Ne prenez jamais d’aspirine sans l’avis de votre médecin.
- Signalez tout traitement anticoagulant pris par ailleurs.
- Préférez le rasage électrique au rasage manuel.
- Utilisez une brosse à dents souple.
- Evitez la prise de température par l’anus.
- Prévenez votre médecin en cas de maux de tête.
- Ne pratiquez ni activités ni sports violents (pour empêcher les coups et les blessures).
- Signalez tout saignement anormal (nez, gencives, urines, selles) à votre médecin.
- Consultez rapidement votre médecin si des hématomes ou de petits saignements sous la peau (petites taches rouges ou mauves appelées pétéchies) apparaissent.
Si votre taux de plaquettes est très bas, votre médecin peut décider de vous proposer une transfusion de plaquettes.
Mon traitement peut-il provoquer à la fois une baisse des globules rouges, des globules blancs et des plaquettes ?
Oui. On parle alors d’aplasie.
Cette situation n’est pas fréquente. Elle dépend du type de votre traitement et de sa dose. L’aplasie peut se produire 10 à 12 jours après le début du traitement. Si la chimiothérapie provoque une baisse des globules blancs, il est nécessaire de se protéger contre le risque d’infection. Pour cela, il est recommandé d’éviter :
- Le contact avec des personnes enrhumées ou grippées.
- Les transports en commun, la fréquentation des piscines.
- Les travaux qui soulèvent de la poussière.
- La manipulation de fleurs coupées.
- Le contact avec les animaux domestiques et leurs excréments.
En revanche, il est fortement recommandé de :
- Bien se couvrir pour sortir.
- Prendre une douche ou un bain tous les jours.
- Se laver soigneusement les mains plusieurs fois par jour, surtout après le passage aux toilettes et avant les repas.
- Maintenir une bonne hygiène de la bouche.
- Porter des gants pour le ménage et le jardinage.
- Faire attention en se coupant les ongles.
- Privilégier l’usage du rasoir électrique.
- Laver abondamment avec de l’eau et du savon une éventuelle plaie, avant de la désinfecter et de mettre un pansement.
Article Sélectionné pour vous par les docteurs Erick Chirat, Laurence Vitu-Loas et Anne Thiellet
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